Les accidents de circulation sont malheureusement très fréquents dans l’Hexagone. La loi Badinter a été instaurée afin de favoriser le dédommagement des victimes de ces désagréments. En voici les avantages et les inconvénients.
Plan de l'article
Les avantages de la loi Badinter
La loi Badinter présente de nombreux avantages. Elle est très pratique en cas d’accident de la route.
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La protection de tous les usagers
Cette mesure légale concerne l’intégralité des victimes de la catastrophe. Les dispositions de la loi Badinter s’appliquent aux accidents causés par les véhicules terrestres motorisés, ainsi que leurs semi-remorques et remorques. Elle n’est pas relative aux désastres survenus sur les voies de chemin de fer.
Le dédommagement s’effectue pour la totalité des accidentés à savoir :
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- les cavaliers ;
- les piétons ;
- les cyclistes ;
- et les passagers.
Il concerne également les skieurs en cas d’accidents survenus en terrain enneigé. Toutefois, notez que cette loi est inefficace lorsque la faute inexcusable d’un tiers est à l’origine de la tragédie. Cette personne ne sera pas dédommagée.
Un régime d’indemnisation avantageux
La loi Badinter est particulièrement avantageuse pour certaines catégories de personnes.
Les enfants de moins de 16 ans ainsi que les personnes âgées de plus de 70 ans reçoivent un traitement de faveur. Il en est de même pour les individus qui ont une invalidité supérieure à 80 %.
Ces personnes reçoivent une indemnisation même en cas de faute inexcusable. La seule exception à cette règle est le déclenchement volontaire de l’accident, dans le cas d’une tentative de suicide par exemple.
Les inconvénients de la loi Badinter
Bien que la loi Badinter soit avantageuse, elle possède son lot d’inconvénients.
Le système d’offres transactionnelles
Le processus pour accéder au dédommagement via la loi Badinter est assez compliqué.
La victime de l’accident doit passer un examen médical. La compagnie d’assurance lui fait ensuite une offre d’indemnité qui doit être rigoureusement présentée dans les trois mois qui suivent la demande effectuée par la victime. Un délai de huit mois à partir de la date de l’accident est accordé par le législateur comme échéance ultime.
Lorsque l’offre définitive de l’assureur est acceptée par la victime, elle devient une transaction. Il n’y a toutefois aucune garantie, étant donné que cette négociation peut être remise en cause à tout moment.
La nécessité pour la victime d’être bien encadrée
La personne accidentée doit nécessairement être assistée par un avocat et un médecin. En effet, il est courant que la proposition d’indemnisation faite par la compagnie d’assurance ne couvre pas les montants fixés par les tribunaux.
Le suivi de la visite médicale par un médecin qualifié et celui du dossier d’indemnisation par un avocat sont alors des atouts de taille. Ils permettent à la victime de recevoir une allocation appropriée. L’avocat peut se révéler utile en cas d’offre dérisoire en demandant une expertise judiciaire.
Une limite d’intervention
La loi Badinter possède un champ d’action restreint. La victime est dans l’obligation d’exercer une action à l’encontre de la personne mise en cause lors de l’accident afin d’obtenir réparation. Le véhicule du conducteur doit nécessairement être impliqué dans l’accident avant qu’il ne soit reconnu comme étant le débiteur. Il s’agit d’une condition servant non seulement à l’application de la loi, mais aussi à l’indemnisation des accidentés.
La loi Badinter se base sur les codes de l’assurance responsabilité civile automobile. La victime ne peut donc agir qu’auprès des individus possédant des véhicules terrestres à moteur et ayant contracté l’assurance obligatoire.
L’impact de la loi Badinter sur les victimes d’accidents de la route
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La loi Badinter est une avancée considérable pour les victimes d’accidents de la route.
Les préjudices corporels subis par une personne suite à un accident sont souvent particulièrement lourds. Selon la gravité des blessures, le coût des soins peut être exorbitant. Lorsqu’il y a une incapacité temporaire ou permanente, cela implique aussi une perte financière pour la victime.
Grâce à la loi Badinter, il est possible pour elle d’être indemnisée. Effectivement, cette loi établit que toute personne ayant subi un dommage causé par un véhicule terrestre à moteur et qui se trouve en état de causer ne serait-ce qu’une infime partie du sinistre doit bénéficier d’une indemnisation intégrale. Cette indemnisation couvre tous les types de préjudices : moral, physique et économique.
Le recours facilité aux tribunaux
En cas de litige avec l’assureur, la loi Badinter facilite l’accès des victimes d’accidents à la justice.
Si une personne a subi un dommage corporel supérieur à 10% ou dont le coût des soins est supérieur à 4 000 euros, elle peut saisir les tribunaux. Dans ce cas précis, il n’est pas nécessaire pour cette victime de démontrer la faute du conducteur responsable.
La loi permet aussi aux personnes ayant été accidentées en France mais résidant dans un autre pays européen d’accéder plus facilement aux tribunaux. Elle leur offre ainsi une garantie supplémentaire en matière de services judiciaires internationaux.
La protection assurée par les assurances obligatoires
L’obligation légale d’une assurance automobile couvrant les dommages causés sur autrui est imposée depuis plusieurs années par le droit français. La loi Badinter renforce cette obligation et protège encore mieux les victimes.
Même si l’auteur de l’accident ne possède pas d’assurance personnelle suffisante pour couvrir tous les préjudices générés suite au sinistre qu’il a causé, sa responsabilité civile sera engagée. Son assureur prendra alors en charge l’ensemble des dommages subis par la victime.
La loi Badinter est une avancée considérable pour les victimes d’accidents de la route. Elle leur permet d’être indemnisées de manière intégrale et facilite leur accès à la justice. Elle renforce aussi l’obligation pour les conducteurs de posséder une assurance automobile couvrant tous les préjudices corporels qu’ils peuvent causer lors d’un accident.
Les critiques de la loi Badinter et les propositions d’amélioration
Malgré les avantages de la loi Badinter pour les victimes d’accidents de la route, certains critiques émettent des réserves sur son fonctionnement. Effectivement, il est reproché à cette loi d’être trop favorable aux victimes et de ne pas prendre en compte l’ensemble des parties impliquées dans un accident.
L’une des principales critiques adressées à la loi concerne le montant des indemnités accordées aux victimes. Certains assureurs considèrent que ces dernières sont trop élevées par rapport au préjudice réel subi par la personne accidentée, ce qui a une incidence sur les primes d’assurance et donc sur le coût global du système.
Certaines personnes pointent du doigt le caractère automatique de l’indemnisation qu’elle prévoit : même s’il n’y a aucune responsabilité personnelle avérée dans un accident donné, elle oblige tout assureur à indemniser intégralement toutes les victimes sans que celles-ci doivent prouver quoi que ce soit.
Certains experts déplorent que cette loi ignore totalement les dommages causés aux biens matériels lors d’un sinistre routier. Selon eux, cela crée une inégalité entre les différentes parties impliquées dans l’accident.
Afin de pallier ces faiblesses soulevées par ses détracteurs et perfectionner son système actuel, plusieurs possibles pistes sont avancées pour améliorer la loi Badinter. L’une des solutions envisagées serait notamment d’étudier chaque cas individuellement afin de mieux appréhender la nature et l’étendue des préjudices subis, afin d’éviter les indemnisations trop élevées ou injustifiées.
Certains experts proposent de réformer le système en y incluant une part de responsabilité personnelle. Cette idée consisterait à indemniser les victimes en fonction du rôle qu’elles ont joué dans l’accident : ainsi, si elles sont reconnues comme étant responsables même pour un petit pourcentage du sinistre, leur indemnisation serait réduite en proportion.
Il est aussi envisagé d’étudier la faisabilité d’inclure les dommages causés aux biens matériels dans le cadre de cette loi. Cela permettrait une indemnisation plus juste pour toutes les parties impliquées dans un accident donné.
Malgré ses critiques et propositions d’amélioration avancées par certains professionnels, la loi Badinter reste toujours considérée par les associations de défense des droits des victimes comme essentielle pour protéger leurs intérêts.